Le Contournement Nord-Ouest (CNO) verra-t-il le jour, ou sera-t-il relégué aux oubliettes ? Il a en tout cas subi un gros revers suite à l'avis défavorable de l'enquête publique. Difficile en effet pour la Préfecture de déclarer "d'intérêt public" un projet reçu avec scepticisme par trois Enquêteurs Publics, au terme de plusieurs mois d'étude du dossier et de consultation avec la population.
Afin de tenter de reprendre l'avantage, les élus locaux avaient donc organisé une manifestation pro-CNO sur un rond-point de Bellerive le jeudi 5 octobre 2023.
Mais c'était sans compter la mobilisation d'une large coalition de personnes opposés à ce projet, car non seulement celui-ci va impacter de nombreuses familles, mais il est particulièrement destructeur pour l'environnement. Cinq associations opposées au CNO ont donc tenu à être présentes afin de souligner les dramatiques dégâts environnementaux d'un projet qui, de plus, est particulièrement inutile.
La cohabitation des deux camps sur le même rond-point a donné lieu, certes, à des échanges tendus, mais a eu le mérite de prouver l'ampleur de la controverse suscitée par ce projet. La prétendue "unanimité" autour du CNO n'est donc qu'un mythe. Unanimité des élus, peut-être, mais pas unanimité dans la population ou parmi les scientifiques qui sont, eux aussi, consternés par ce projet d'un autre âge.
A la fin des nombreux discours des élus est arrivé un moment assez symbolique. Les citoyens qui leur faisaient face ont demandé à utiliser leur micro afin d'apporter un droit de réponse. Ils ont essuyé un refus.
Symbole d'un sens du dialogue plutôt limité.
Surtout, il est vraisemblable que ces installations acoustiques, de même que les autres installations de banderoles, avaient été payées avec de l'argent public, soit directement, soit par l'intermédiaire de subventions accordées aux deux associations "amies". Les élus monopolisent donc les ressources publiques afin de faire triompher leur point de vue, tout en rabaissant les citoyens qui ne pensent pas comme eux, et en tentant de marginaliser leur parole.
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